Ethnobotanica : Les séjours pour redécouvrir les plantes et leurs usages

Les plantes sont tout autour de nous, et pourtant nous sommes peu à les voir, à savoir les reconnaître, les utiliser à bon escient, ou encore à les comprendre en tant qu'êtres vivants. Ce séjour se propose de partir à la découverte de la botanique, la science qui décrit et nomme les plantes pour explorer ces organismes dans toute leur diversité et pour tout ce qu'elles peuvent apporter aux sociétés humaines. ↓ Lire le descriptif détaillé plus bas ↓

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Introduction

Que savez-vous des plantes ? Dans ces séjours, vous découvrirez comment les identifier et leurs très nombreux usages dans les sociétés humaines.

Le Séjour

Cet article est une proposition de projet extérieure et demande à être construite et déployée de façon concertée.

Les acteurs impliqués :

Le projet de séjours ethnobotaniques est proposé par les membres de l’entreprise Benephyt, impliquée dans le développement de traitements innovants bio-sourcés et non polluants, pour traiter le problème sociétal de la douleur.
Hugues Petitjean est le fondateur de l’entreprise. Chercheur en neurosciences, il explore des pistes de traitement contre la douleur chronique. A côté de ses compétences scientifiques, il est également titulaire d’un diplôme d’animation et a contribué à plusieurs séjours et missions pour des ONG.
Eléa Héberlé est chercheuse en ethnopharmacologie dans l’entreprise depuis 2021. Diplômée de biologie végétale, moléculaire et cellulaire, elle est également communicante scientifique et se forme à la botanique. Ancienne éducatrice scientifique pour l’ONG, elle a désormais à cœur de construire des projets de recherche participatifs impliquant à la fois les chercheurs et les citoyens.
L’approche scientifique de l’entreprise est de se baser sur des mentions d’usages historiques de plantes dans les herbiers médicinaux traditionnels, et d’en ré-explorer les allégations thérapeutiques, à la lumière d’une démarche expérimentale rigoureuse et avec l’appui de laboratoires publics. Nous avons d’ores et déjà fait la preuve de concept de cette démarche via l’étude du calament (Clinopodium nepeta L.). Mentionnée dans plusieurs herbiers du 17^e siècle pour des usages contre les douleurs rhumatismales, sa caractérisation chimique dans le cadre du projet “Terpain” puis “Neuro Terpain” a révélé la présence de pulégone, un composé aux propriétés analgésiques in vivo(1,2). Nous nous concentrons désormais sur de nouvelles classes de composés présents dans la famille du chou, les Brassicaceae, mentionnées à de nombreuses reprises en cataplasmes pour le soulagement des douleurs chroniques.

La démarche de prise de contact :

En conséquence de la perte progressive d’intérêt pour les enseignements de botanique au fil des dernières décennies et le recul progressif de la nature face à une expansion urbaine croissante, les connaissances sur les végétaux qui nous entourent et leurs usages se perdent fréquemment. Reléguées à d’anciens ouvrages ou à la connaissance populaire dans quelques campagnes, les savoirs botaniques stagnent et ne se partagent que peu désormais.
Notre travail de recherche permet non seulement d’exhumer des savoirs qui se sont perdus, mais aussi d’évaluer les causes de cette perte d’usages et de redonner une dimension scientifique à certaines pratiques. Nous nous basons essentiellement sur des plantes locales et non des plantes de pharmacopées de pays éloignés. Nos possibles découvertes pourraient déboucher sur des innovations et de nouvelles économies circulaires vertueuses, étroitement liées à des démarches de conservation des espèces d’intérêt, tout en répondant à des problèmes sociétaux réels. (ex : la douleur chronique pourrait toucher jusqu’à 30% des adultes au cours de leur vie)
Afin de faire perdurer ces savoirs traditionnels et empiriques, notre travail de recherche s’assortit d’une démarche forte de transmission. Chaque projet est valorisé par des publications scientifiques en open-access et, dans la mesure du possible, par une restitution grand public sous la forme de conférences, d’expositions, de tables rondes...
Nos activités de médiation se veulent également innovantes et ambitieuses, puisque nous visons à développer une activité de sciences participatives sciences participatives Les sciences participatives et sciences citoyennes sont au cœur de notre projet. En effet, c’est un moyen ludique et citoyen de compléter des travaux scientifiques.

Lors des différentes missions, nous regroupons les données que nous avons récoltées et les partageons avec le monde de la recherche. Cela permet à tous ceux qui sont intéressés par la recherche scientifique, sans pour autant avoir une implication directe dans la recherche, de s’informer des dernières avancées
Votre action contribue donc à l’avancée de la science !

L’exercice de vulgarisation scientifique prend différentes formes. Il peut s’agir de l’observation de différentes espèces animales : oiseaux, insectes, reptiles et mammifères, afin de les répertorier. Cela peut également s’appliquer à la biodiversité marine. La vulgarisation peut également être appliquée à la géologie grâce au développement des technologies satellites qui se sont démocratisées grâce à l’essor du drone (géo-référencement), et même dans le domaine de l’astronomie par la cartographie du ciel.

Les possibilités sont nombreuses et ne demandent qu’à être saisies.

L’expérimentation des nouvelles technologies de collecte scientifique fait partie intégrante de nos séjours. L’utilisation de la photographie numérique, des Spectrophotomètres, ainsi que de microscopes et de drones font partie du matériel que nous mettons à disposition dans nos colonies de vacances.
Les séjours que nous proposons sont aussi variés que les outils scientifiques à notre portée : observation de l’éclipse totale aux Etats-Unis en 2017, suivi des cétacés à Tahiti, ou encore découverte de la somptueuse panthère des neiges au Kirghizstan sont au programme. en déployant un Observatoire Rhénan de l’Ethnobotanique. Cette structure aura pour objectif de rassembler les acteurs de l’Ethnobotanique (associatifs, académiques, entrepreneuriaux…), ainsi que de recenser des savoirs populaires et empiriques. En étant au contact des citoyens comme des spécialistes, cette structure agira comme un baromètre des connaissances sur le monde végétal. L’un de nos outils de collecte de données : les “Botan’îles”, est en cours de prototypage et sera présenté au Forum de Genève 2021.

Compte tenu de ces projets et ambitions, il nous paraissait totalement cohérent de collaborer avec Objectif Sciences International, en tant qu’acteur phare des sciences citoyennes sciences citoyennes Les http://www.vacances-scientifiques.com/-Liste-des-Sejours-.html. et des voyages participatifs. Via le développement d’un programme de séjour exigeant, tant sur le plan pédagogique que sur le plan scientifique, nous nous proposons de nous associer pour lutter contre la perte des savoirs botaniques en première ligne, sur le terrain. Les classes/séjours/voyages développés impliqueront l’étude de certaines espèces végétales locales, la collecte d’informations sur leur perception, localement, par la population, ainsi qu’une réévaluation de leurs usages. Chaque projet sera accompagné par une démarche de restitution auprès des localités fréquentées, permettant la transmission de la chaîne de connaissance et leur valorisation. Par cette démarche, nous nous inscrivons également dans une volonté forte de sensibiliser à la perte de biodiversité, instaurant des dynamiques locales de conservation d’espèces.

Les axes scientifiques :

Botanique

> Savoir observer et décrire une plante
> Identifier les grandes familles de plantes et leurs usages
> Comprendre les enjeux de l’observation précise et détaillée des espèces

Ethnobotanique

> Comprendre les nombreux usages de plantes dans les sociétés humaines
-> Expérimenter certains usages (alimentaires, tinctoriaux, cosmétiques, textiles…)
> Comprendre et explorer les méthodologies de collecte d’informations et d’usages

Environnement/Biodiversité

> Comprendre le rôle de ces espèces dans les écosystèmes
> Identifier les pressions qui pèsent sur la biodiversité et les espèces d’intérêt, écologique comme économique

Esprit critique et méthodologie

> Explorer des ressources documentaires historiques ou récentes
> Comprendre les méthodologies de recherche et la rigueur scientifique associée à chaque période historique
> Apprendre à rester critiques et à croiser des sources, pour des recherches de qualité

Temporalité du projet :

Nous souhaiterions développer les projets de séjour autour de l’ethnobotanique dès l’année 2022, avec dans un premier temps des classes de découvertes sans hébergement. Cela nous permettra d’éprouver la thématique auprès d’un premier échantillon de participants et d’en adapter le contenu et la pédagogie en fonction des retours.
Dans un second temps, et d’ici l’année 2023, nous souhaiterions développer des séjours plus longs sur projet, avec hébergement dans la région. Ce projet pilote pourra ensuite être étendu à d’autres pays et d’autres flores dès l’année 2024, dans le but de collecter des données sur une échelle européenne, voire mondiale. Des expéditions ethnobotaniques sur des terrains encore non explorés sont envisageables.
Nous souhaitons que, dans la mesure du possible, l’ensemble du matériel et des données générées puissent être publiées dans des journaux à comité de lecture et proposons notre appui et notre expertise en tant que chercheurs pour assurer la coordination scientifique du projet.

La localité :

L’entreprise possède un site sur la localité de Mützig (Alsace, 67) au lieu-dit des 3 pics. Le bâtiment n’est pas aux normes d’accueil, mais le site, de plusieurs hectares de forêt, de prés et de vergers accueille régulièrement des bivouacs scouts. Il est entouré par des sentiers botaniques aménagés, ainsi que des hotspots de biodiversité, comme des prairies calcaires riches en orchidées. Une zone de culture et de conservation d’espèces locales est en cours d’aménagement par notre collaboratrice horticultrice.

Références :

1. Triaux, Z. Développement de méthodes d’extraction et d’analyse de molécules terpéniques à activité anti-inflammatoire. (Strasbourg, 2019).
2. Charlet, A. et al. Anti-Inflammatory and Analgesic Properties of Pulegone, a Major Component in Calamintha Nepeta. (2021) doi:10.21203/rs.3.rs-538863/v1.