Accueil > Actus > Comment favoriser l’autonomie chez les jeunes via un projet ?
Pour répondre à cette question ? quelques pistes issues de l’expérience sur le terrain.
- Mise en place de règles de vie pour le groupe
Les règles sont indispensables à la vie en société. En parler et les choisir ensemble permet de plus facilement en faire comprendre le sens à chacun. Savoir d’où elles viennent et dans quel but elles ont été mises en place responsabilise les jeunes et les fait participer à la création d’une ambiance de groupe saine. C’est évidemment à faire dès le début du séjour, avec la possibilité de s’y référer ou d’y apporter des changements par la suite si cela s’avère nécessaire.
Les éducateurs présentent les règles incontournables dues au lieu de séjour ou aux réglementations locales. Ils s’assurent également que chacun puisse donner son avis et que la charte finale soit acceptée par tous.
- Choix du sujet spécifique du projet (dans le cadre assez large proposé)
Le thème du séjour se veut volontairement vaste. Après un tour d’horizon permettant de donner un aperçu des possibilités, c’est au groupe de choisir la question spécifique à laquelle il veut se consacrer. Un choix qui doit tenir compte des différentes envies liées aux participants tout en évitant de s’éparpiller dans des directions trop différentes. Il y a souvent des compromis à faire pour que chacun s’y retrouve, mais aussi en fonction des informations qu’on pense pouvoir se procurer.
Les éducateurs sont là pour aider les jeunes à prendre conscience des implications ou des difficultés qui pourraient résulter d’un choix ou d’un autre. Ils rappellent également quelles sont les ressources disponibles (experts, institutions officielles, documentations) en vue de mener à bien le projet.
- Synthèse des compétences au sein du groupe
Avoir un projet, c’est bien, encore faut-il être à même de le réaliser. Les jeunes disposent de nombreuses compétences personnelles, ce qu’ils ne réalisent pas toujours. Avoir un temps pour réfléchir à ses points forts permet de prendre conscience de ses capacités. Celles-ci peuvent ouvrir des perspectives pour la réalisation du projet, mais aussi pour la suite de leur vie. Se rendre compte que nos compétences ont activement servi au but commun est extrêmement valorisant.
Il est souvent difficile de parler de ses points forts sans se considérer prétentieux. Les éducateurs aident les jeunes à se lancer en suggérant des idées de points forts, de qualités utiles à la réalisation d’un projet en groupe. Ils ont déjà repéré certaines qualités des participants et peuvent les proposer si la discussion a besoin d’être relancée.
- Rétro-planning organisé par les jeunes
Savoir organiser son temps, s’assurer que les différentes étapes utiles au projet seront réalisées, mais aussi pouvoir s’octroyer des moments de loisirs. En établissant eux-mêmes leur rétro-planning, les jeunes prennent conscience des contraintes imposées par la durée du séjour et par les horaires d’ouverture des différentes ressources extérieures ; bibliothèques, musées, transports en commun, experts à contacter, etc. Ce planning doit à la fois donner une vision du programme de la semaine tout en restant assez souple pour pouvoir s ‘adapter à des imprévus.
Les éducateurs s’assurent qu’aucune étape essentielle ne soit oubliée, que les temps prévus pour les différentes activités soient réalistes et peuvent donner des conseils pratiques pour que le programme reste cohérent.
- Répartition des tâches
Pour être efficace dans un projet, il faut savoir diviser le travail. C’est un point qui ne va pas de soi généralement. Dans un premier temps, les jeunes ont tendance à vouloir tout faire tous ensemble. Diviser le travail permet non seulement de faire plus en moins de temps, mais cela responsabilise aussi chacun sur l’importance de sa contribution personnelle. Cela demande également de faire confiance aux équipiers pour qu’ils fassent leur part du boulot. Le fait de commencer tous ensemble permet néanmoins que tout le monde se mette d’accord sur l’objectif final. Ensuite, travailler par petites groupes (2 ou 3) permet de prendre confiance à chacun petit à petit sur ce qu’il peut apporter. C’est souvent en approchant d’une dead-line que les jeunes prennent conscience de l’intérêt de pouvoir travailler seuls sur certaines parties. Cela nécessite aussi une bonne communication pour garder malgré tout une unité de ton entre les différentes parties du projet.
Tout au long de ce processus, les éducateurs se doivent de donner des conseils, d’être motivants, encourageants, disponibles. Des débriefings réguliers après chaque période de travail consacrée au projet permettent de faire prendre conscience des différentes méthodes utilisées, et de s’interroger sur les atouts et les défauts de chacune d’entre elles. De cette manière, on acquière petit à petit une méthodologie efficace qui resservira à coup sûr à de nombreuses reprises.
- Attribution de rôles quotidiens : responsable matériel/responsable du temps/responsable photo/responsable journal de bord/responsables repas
Durant un séjour en groupe, il y a des tâches quotidiennes à réaliser. Compter sur le groupe incite souvent à se dire « quelqu’un d’autre s’en chargera bien ». Le fait de donner un rôle à chacun responsabilise donc les participants sur leur implication dans la vie commune. Ces rôles peuvent changer chaque jour, et la méthode d’attribution peut être choisie par le groupe : choix en fonction des préférences personnelles, roue des tâches, tirage au sort, etc.
Les éducateurs s’assurent que la répartition des tâches ne lèse personne. Ils sont également attentifs au respect de celles-ci.
L’autonomie ? un apprentissage !