Accueil > Liens > Actus sciences > Une strategie du Politecnico de Milan pour sauver la recherche
Afin de resoudre le probleme de financement de la recherche
universitaire, le Politecnico de Milan a effectue une proposition simple
: chaque petite et moyenne entreprise qui ne pourrait pas se permettre
un laboratoire de recherche et developpement, adopte un chercheur
universitaire pendant au moins quatre ans. Le premier avantage pour
l’entreprise est celui d’obtenir un personnel qualifie et motive qui se
dediera entierement au projet choisi et qui, pour le realiser, aura a sa
disposition des laboratoires et des equipements d’avant-garde. Et cela
pour un cout accessible : l’entreprise devra debourser entre 20.000 euro
a l’annee pour une bourse de doctorat et 40.000 euro necessaires pour
couvrir un contrat de chercheur. Grace aux retombees de ce genre de
collaborations, il sera possible pour des universites comme le
Politecnico de Milan d’investir dans la recherche fondamentale et donc
de continuer a assumer sa propre mission. Sans la recherche,
l’Universite deviendrait une sorte de lycee geant dans lequel le savoir
ne serait pas fructifie. Et de ce fait, pour maintenir la competitivite
dans le pays, elle serait obligee d’importer de l’innovation de
l’etranger. Pour prendre cette voie, par ailleurs deja experimentee avec
succes dans d’autres pays avec des economies moins stagnantes que celle
de l’Italie, il est necessaire d’avoir une vision a long terme et une
volonte de grandir et d’affronter les defis du marche. Comme le precise
Giulio Ballio, le recteur du Politecnico de Milan : "Je suis convaincu
que meme les entreprises sont conscientes qu’il n’est pas possible de
resoudre les problemes de la recherche en trouvant dans les plis du
budget de l’Etat quelques dizaines de millions d’euro. Le veritable
objectif de l’Italie est d’avoir un nombre suffisant de chercheurs, en
etudiant une solution qui ne depende pas des regles de l’Etat.
L’adoption des chercheurs de la part des entreprises semble etre
l’unique voie possible pour eviter l’etranglement qu’est en train de
subir la recherche et donc le developpement de l’innovation."
Sources : Quark n.51 - Avril 2005