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Supercalculateurs : IBM en tete

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La derniere version du top 500 mondial des supercalculateurs a ete rendue publique le 22 juin lors du 20e colloque international sur les supercalculateurs, ISC2005, a Heidelberg (RFA). IBM a renforce sa position dominante a plusieurs titres.
(1) La machine classee en tete est un Blue Gene/L (65 536 processeurs PowerPC 440) installe au Lawrence Livermore National Laboratory du DOE, deja en tete lors de l’edition precedente en novembre 2004. Sa puissance est de
136,8 teraflop/s suivant le test de Linpack et, de plus, il est prevu de doubler bientot (en novembre 2005) le nombre de racks dans ce systeme, ce qui lui ferait atteindre 270 a 280 teraflop/s.
(2) La seconde machine est le Watson Blue Gene, un autre Blue Gene d’IBM, installe au centre de recherche Thomas J. Watson d’IBM, avec 91,3 teraflop/s. On compte ainsi 5 machines Blue Gene dans les 10 premiers, ainsi qu’une machine JS20 (classee 5e) elle aussi d’origine IBM et installee au Barcelona Supercomputer Center.
(3) 259 des machines du Top 500, soit plus de la moitie, ont pour fournisseur principal IBM. C’est une premiere historique que ce classement, qui existe depuis 1993, consacre ainsi la suprematie d’un fournisseur. HP suit loin derriere en seconde place des fournisseurs de supercalculateurs
(131 machines, en recul par rapport a novembre : il comptait alors 173 machines dans le top 500). Cependant, selon la societe d’etude de marche IDC, HP domine le segment des machines de puissance (au-dela des 500 plus rapides), avec 34% du marche contre 28,2% a IBM. Sun Microsystems et Dell pointent derriere (SGI etant troisieme en matiere de classement en puissance pure).
Intel est l’autre vainqueur actuel de ce classement : 254 des machines du top 500 reposant sur des processeurs Intel Xeon. Le Earth Simulator japonais, qui etait en tete de classement jusqu’en novembre dernier, ne pointe plus qu’a la 4e place. Cray ne se situe qu’aux 10e et 11e places (avec des machines qui reposent sur le nouveau processeur Opteron d’AMD). Il est annonce que ces machines atteindront a terme une puissance de 100 teraflop/s. Il faut cependant noter que la situation evolue tres vite : la moitie des systemes places dans le top 10 n’etaient pas classes lors de la precedente edition.
La domination americaine en general, et d’IBM en particulier, ne doit rien au hasard. En effet, lorsque les constructeurs japonais (Fujitsu, NEC,
Hitachi) avaient atteint la domination mondiale durant la premiere moitie des annees 90, les Etats-Unis avaient mis en place une veritable politique industrielle pour ce segment juge strategique. Cela s’est traduit (dans un premier temps) par des consignes d’achat privilegiant les constructeurs americains et, surtout, par un financement de travaux de R&D qui ont permis aux constructeurs americains de regagner le terrain perdu. De meme, lorsque le Earth Simulator a detrone les machines americaines en 2002, cela a ete percu comme un signal d’alarme. Un rapport de 2004 ("Getting Up to Speed :
The Future of Supercomputing« ) du National Research Council mettait d’ailleurs l’accent sur cet evenement et sur la necessite, pour les Etats-Unis, de maintenir leur position dominante dans ce secteur. De meme, le »Federal Plan for High End Computing" paru egalement en 2004 fixe lui aussi comme objectif de garantir un leadership americain dans ce domaine pour les decennies a venir. IBM a ainsi fortement beneficie d’un partenariat strategique avec le puissant DOE, qui a finance lourdement les travaux de R&D sur lesquels repose Blue Gene. Le souci actuel d’IBM est bien d’ailleurs la crainte de voir le DOE relacher son effort, l’objectif paraissant atteint.
Au-dela des retombees scientifiques (par la disponibilite de machines tres puissantes), les retombees industrielles ne sont pas negligeables, le marche du calcul de puissance etant deja estime a 1,9 milliard de dollars. IBM vient d’ailleurs d’annoncer a Heidelberg un nouveau serveur pour ce marche, le eServer p5575, deux fois plus puissant que la version precedente de novembre dernier, car il repose sur des processeurs Power5 a 87,3 gigaflop/s. Grace a un boitier de 24 pouces pouvant comporter 192 processeurs elementaires de ce type, il sera possible d’assembler des machines de grande puissance.

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