Accueil > Liens > Actus sciences > Renard polaire et rechauffement climatique
Le renard polaire (Alopex lagopus) est un petit carnivore vivant en climat froid mais qui a la capacite de se deplacer sur de longues distances. Il peut donc effectuer de longues migrations et, de ce fait, differe donc de nombreuses autres especes restreintes a des zones refuges durant les ages glaciaires. Des chercheurs norvegiens ont etudie l’histoire et la structure genetique des populations de renards polaires a travers l’ADN mitochondrial. Cet ADN n’est transmis que par la mere et est relativement stable, permettant ainsi de remonter loin dans la reconstitution de l’evolution d’une espece. Ils ont montre l’existence d’un flux continu d’echange genetique dans tout l’Arctique a l’exception des populations islandaises. Cette ile est en effet continuellement entouree d’eau ouverte (qui ne gele pas pendant l’hiver), prevenant toute communication avec le continent europeen. Les analyses revelent egalement que les populations de renards polaires ont soudainement explosees il y a environ 118.000 ans. Cette anomalie reconstituee dans l’histoire du renard polaire coincide avec la fin du dernier episode interglaciaire. Ces resultats suggerent que les cycles glaciaires enregistres au cours de l’histoire recente de la Terre peuvent avoir des consequences tres differentes sur l’expansion et l’extinction des especes selon leur adaptation et leur capacite d’acclimatation. Si le renard polaire profite des refroidissements climatiques pour etendre son aire de repartition, contrairement a de nombreuses autres especes confinees dans les zones temperees, le rechauffement climatique est synonyme d’isolement geographique ce qui accroit a la fois les risques d’extinction des populations face aux evenements climatiques imprevisibles et la consanguinite des individus. Une menace de plus pese donc sur cette espece arctique avec la tendance actuelle allant vers un rechauffement planetaire. Sources : Dalen L, Fuglei E, Hersteinsson P, Kapel CMO, Roth JD, Samelius G, Tannerfeldt M &Angerbjorn A (2005) Biological Journal of the Linnean Society 84 (1) : 79-89 Redacteur : Bonenfant Christophe (christophe.bonenfant bio.uio.no)