Accueil > Liens > Actus sciences > Recherche italienne sur le vieillissement
La decouverte, entierement italienne, est advenue en deux temps : en 1999 identification d’un fragment d’ADN anti-age et, en 2005, (publication sur Cell, la plus importante revue de biologie cellulaire) de son mecanisme d’action. L’etude a ete financee par l’Association Italienne pour la Recherche sur le Cancer (AIRC).
« Il y a six ans, nous avons demontre que l’esperance de vie des mammiferes est genetiquement determinee, si l’on exclu les accidents : chez l’animal, en inhibant l’activite du gene P66shc, la duree de vie augmente de 30% » - explique Pier Giuseppe Pelicci, directeur du departement d’oncologie experimentale de l’Institut Europeen d’Oncologie (IEO) et coordinateur du groupe IEO-IFOM auteur de la recherche. Ainsi, si la moyenne actuelle est de 78-80 ans dans certains pays, elle pourrait atteindre 100-105 ans.
« Aujourd’hui nous savons comment cela se produit. Nous sommes donc, du point de vue scientifique, aptes a trouver une ou plusieurs molecules capables de bloquer l’activite du gene P66 afin d’obtenir non seulement une plus grande duree de vie mais, surtout, un vie plus longue en bon etat de sante et sans les maladies liees au vieillissement cellulaire, comme l’arteriosclerose, l’Elsheimer et le cancer. »
Le Professeur Umberto Veronesi, directeur scientifique de l’IEO est satisfait : « Toutes les recherches sur le vieillissement cellulaire sont importantes pour reussir a atteindre un allongement de la vie en bonne sante. La science
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ne s’interesse pas a l’immortalite mais aux maladies degeneratives liees au vieillissement. »
Comment fonctionne P66 ? Marco Giorgio, un des auteurs du travail sur la revue Cell, explique que « depuis longtemps nous savons qu’a l’interieur de la cellule les mitochondries produisent l’energie necessaire aux fonctions vitales, le cout biologique de cette activite etant les radicaux libres et l’eau oxygenee H2O2. Pendant une vie de 75 ans, un homme produit environ deux litres d’eau oxygenee. L’H2O2 est tres dangereuse pour la cellule elle-meme, parce que suite aux reactions thermodermiques qu’elle induit, elle conduit a des mutations dangereuses dans les proteines et dans l’ADN, causant vieillissement et mort. En etudiant P66, nous avons decouvert que les mitochondries ne produisent pas l’H2O2 par hasard mais volontairement. »
Enrica Migliacco, coauteur des recherches, explique que P66 sert a reguler les cycles fondamentaux des cellules de l’homme et de tous les vertebres :
de la mort a la naissance de nouvelles cellules. P66 est, en pratique, le gene regulateur du renouvellement des tissus, et le prix que nous payons pour cette regulation est justement le vieillissement. Ainsi en bloquant P66 les substances oxydantes ne se forment plus, les cellules ne sont plus endommagees et donc on pourrait vivre plus longtemps en meilleure sante.
Cette decouverte ouvre de nouvelles voies de recherche sur les inhibiteurs au gene P66. Trouver ces inhibiteurs semble etre seulement une question de temps et de moyens.
Sources : - Il corriere della sera - 29/07/2005
- Il sole - 24 ore - 29/07/2005