Maladies infectieuses : un nouveau test plus sensible et moins couteux

Pour depister les maladies infectieuses, deux methodes sont aujourd’hui disponibles sur le marche, LAI (Latex Agglutination Assay) et ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay). La premiere est un test en une seule etape, d’utilisation facile et peu couteux. Cela dit, sa sensibilite reste limitee et il ne convient pas aux depistages precoces. Pour sa part, la seconde methode, basee sur la reconnaissance de deux anticorps differents, si elle permet d’atteindre des concentrations mille fois plus faibles que LAI, necessite neanmoins plusieurs etapes, entrecoupees de lavages. Le test ELISA est pratique pour toutes les maladies infectieuses a l’aide d’un automate complique et couteux, dont seuls les plus grands centres medicaux sont equipes. Dans ce contexte, la nouvelle methode de detection des maladies infectieuses telles que le Sida ou les hepatites qui vient d’etre mise au point par des chercheurs du CNRS et de l’ESPCI (Ecole Superieure de Physique et de Chimie Industrielle), est aussi simple et bon marche que LAI et aussi sensible qu’ELISA.

Rappelons que toutes les methodes de test sont fondees sur la reconnaissance de l’antigene par un anticorps specifique. Ces deux derniers se lient alors pour former un complexe, ce qui doit se traduire par un signal mesurable.
Pour detecter ce complexe, l’anticoprs est lie a des colloides qui sont constituee de fines particules portant chacune une charge electrique de meme signe en suspension dans un milieu. Dans le test LAI, l’antigene forme des ponts entre ces colloides ce qui rend la solution plus ou moins trouble.
L’originalite des chercheurs du CNRS et de l’ESPCI est d’avoir eu l’idee de greffer les anticorps sur un colloide magnetique. Aussi, lorsqu’ils mettent ces particules en presence des antigenes et d’un champ magnetique, le taux de formation du complexe augmente de facon drastique, les particules formant des chaines qui piegent les antigenes. D’ou un gain en sensibilite d’un facteur 1000. Un brevet a ete depose des 2002. Aujourd’hui, cette methode est en phase de developpement dans deux entreprises pour des applications en sante humaine, d’une part pour detecter le VIH de facon precoce a l’aide d’un appareil portatif, d’autre part pour l’armee dans le but de detecter les attaques terroristes fondees sur la contamination des populations par des maladies infectieuses.

Pour en savoir plus, contacts :
ESPCI - Jerome Bibette : tel. +33(0)1 40 79 52 19 - email :
jerome.bibette espci.fr
Redacteur : ADIT - Jean-Francois Desessard - Email : jfd adit.fr