Les concentrations elevees de PCB presentes dans la nourriture augmenteraient le risque de souffrir d'un cancer du colon

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Une equipe de chercheurs espagnols vient d’etablir un lien entre le
cancer colorectal et le taux sanguin de contaminants de type PCB. Le
cancer colorectal est une tumeur maligne du gros intestin. Dans les pays
occidentaux, il s’agit du second cancer touchant les femmes (apres celui
du
sein) et du troisieme pour l’homme (apres les cancers de la prostate et
du poumon). L’Hopital Universitaire de Bellvitge, a Barcelone, a suivi
208 patients atteints de cancer du colon. Le groupe menant l’etude est
compose de chercheurs appartenant a l’Universite Autonome de Barcelone,
a l’Institut Catalan d’Oncologie et au Conseil Superieur de Recherches
Scientifiques (CSIC). Les resultats qui ont fait l’objet d’un article
dans la revue Environmental Health Perspectives mettent en avant
l’hypothese selon laquelle les PCB joueraient un role promoteur dans ce
type de cancerogenese. En effet, les espagnols ont detecte une
concentration sanguine en PCB deux fois superieure a la normale chez les
patients suivis. Les PCB, ou Poly Chloro Biphenyls, sont des molecules
possedant une structure similaire a celle des dioxines, ce qui leur
confere une grande resistance aux conditions environnementales. Ces
molecules, lipophiles, ont une tres faible solubilite, les rendant
bio-accumulables. Les PCB sont frequemment liberes par les industries
via la combustion des fuels dans le secteur industriel, l’incineration
des dechets menagers, la fabrication des solvants chlores et des
pesticides, ou encore la production et l’elimination des plastiques. De
par leur haute stabilite, ils s’accumulent dans les organismes vivants
(principalement les poissons et les produits de la peche). L’exposition
de l’homme se fait par voie alimentaire, a travers la consommation de ce
type de denrees. Ingeres les PCB sont stockes dans les graisses de notre
corps ou evacues par l’appareil digestif. Une etude prealable, realisee
en Catalogne, a demontre que les adultes ingerent en moyenne 3,5 pico
grammes de PCB par kilo de poids corporel. Or, ces molecules sont
actives sur les organismes vivants a des doses extremement faibles qui
sont capables d’induire des mutations genetiques. Lors de leurs
recherches, les espagnols ont etabli une relation directe entre le taux
d’exposition aux PCB et la mutation de l’oncogene K-Ras ainsi que celle
du gene suppresseur de tumeur p53. Les PCB vehicules par les selles sont
stockes un a deux jours dans le gros intestin ce qui leur laisse le
temps d’agir sur le tissu epithelial intestinal, jouant un role
promoteur de la cancerogenese. Ces resultats soulignent de nouveau
l’importance de realiser une evaluation du risque basee sur des donnees
toxicologiques et d’etablir un seuil limite de concentration en PCB dans
les aliments afin de ne pas arriver a des doses nocives a la sante
publique.

Contacts :

Victor Moreno Aguado, Universidad Autonoma de Barcelona, Departamento
de Pediatria, de Obstetricia y Ginecologia y de Medicina Preventiva,
area de Medicina Preventiva y de Salud Publica, Edifici M, Campus de la
UAB, 08193 Bellaterra - tel : +34 935 81 23 46, fax : +34 935 81 23 44 -
courriel : Victor.Moreno uab.es, http://www.uab.es
Instituto Catalan de Oncologia, Av.Gran Via s/n km 2, 7, 08907
L’Hospitalet de Llobregat - tel : +34 932 60 77 80, fax : +34 932 60 77
27 - courriel : ico ico.scs.es, http://www.iconcologia.net
Consejo Superior de Investigaciones Cientificas (CSIC), Delegacion de
Cataluna, Egipciacas, 15, 08001 Barcelona - tel : +34 934 42 65 76, fax
:
+34 934 42 74 24 - http://www.dicat.csic.es
Sources : El Pais Digital, 05/04/05
Redacteur : Delphine Sierra, service.scientifique sst-bcn.com