Le cannabis pour prevenir la maladie d'Alzheimer

Une equipe de chercheurs du Conseil Superieur de Recherches Scientifiques (CSIC), dirigee par Maria de Ceballos de l’Institut Cajal , demontre dans une etude qu’un cannabinoide, substance similaire aux composants actifs de la marijuana, serait capable de reduire l’inflammation cerebrale et de prevenir la perte de memoire associees a la maladie d’Alzheimer. La maladie d’Alzheimer est une affection degenerative du systeme nerveux central. Chez les patients atteints, la proteine beta-amyloide s’accumule en plaques et provoque la suractivation des cellules microgliales. Ce processus genere des reactions inflammatoires et aboutit peu a peu a la mort neuronale. Dans le cadre de leur programme, les scientifiques ont mene une serie d’experiences sur une population de 80 rats. La proteine amyloide a ete injectee dans les cerveaux d’un certain nombre de rongeurs. D’autres sujets furent exposes a la meme proteine combinee a un cannabinoide. Enfin, deux groupes temoins, l’un sain l’autre mis en contact uniquement avec le cannabinoide, furent etudies. Durant cinq jours, les chercheurs apprirent a l’ensemble des animaux a retrouver une plate-forme cachee dans un recipient d’eau. Deux mois plus tard, les rats « infectes » seulement par la proteine amyloide ne sont plus capables de retrouver la plate-forme et les resultats revelent qu’ils ont developpe une inflammation cerebrale. Ceux qui avaient recu en supplement le cannabinoide, tout comme les rats temoins, ne montrent aucun signe de deterioration neuronale, ni aucune perte de leur capacite d’apprentissage. Selon le docteur Maria de Ceballos, le cannabinoide possederait ainsi des proprietes anti-inflammatoires et neuro-protectrices. Si les mecanismes d’actions de cette substance sur le cerveau ne sont pas totalement connus, on sait cependant, grace a des tests menes sur des tissus humains, que le cannabinoide influe sur deux familles de recepteurs cerebraux, les CB1 et CB2. L’activation des premiers provoque les effets d’euphorie ressentis apres l’ingestion de drogue. Les seconds, presents sur les cellules microgliales, joueraient un role dans la diminution de leur activite. L’ensemble de ces donnees pourrait representer une base pour le developpement d’un nouveau traitement de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques soulignent neanmoins que la recherche a ce sujet sera encore longue et delicate. Contacts : - D^r Maria de Ceballos, Instituto Cajal, Av. Doctor Arce, 37, 28002 Madrid - tel : + 34 915 85 47 50, fax : + 34 915 85 47 57 - courriel : mceballos cajal.csic.es, http://www.cajal.csic.es Sources : El Mundo, 23/02/05 Redacteur : Camille Joret, cjoret_science yahoo.fr