La fleur des villes et la fleur des champs

Un bon nombre de plantes exotiques adaptees a la secheresse qui ont ete
introduites dans les jardins des metropoles australiennes sont en voie
d’envahir les terres agricoles et representent un danger pour la
vegetation indigene. Selon un rapport publie par le CSIRO intitule
« Sauter la cloture du jardin », 40% des principales mauvaises herbes
proviennent des jardins d’agrement. Plus alarmant est le fait que plus
de la moitie de ces plantes a atteint le bush et que plus d’un tiers
d’entre-elles sont encore vendues. Ces plantes exotiques n’ont pas de
predateur indigene et en consequence, se multiplient sans contrainte,
evincant les varietes indigenes et reduisant sensiblement la
biodiversite. La Viperine faux plantain (Echium plantagineum),
introduite en Nouvelle-Galles du Sud il y a plus de 150 ans est devenue
l’une des principales mauvaises herbes des paturages en regions
temperees. Cette plante produit d’enormes quantites de graines qui
resident dormantes pendant les periodes de secheresse et proliferent
rapidement des les premieres pluies. Elle entraine une diminution de la
qualite des herbages et donc de la productivite de l’elevage. On assiste
maintenant a la proliferation de plantes d’agrement tolerant des
conditions arides introduites pendant les 30-40 dernieres annees, dont
la culture a ete encouragee par les restrictions de l’usage domestique
de l’eau. Environ 10% des 27.000 plantes exotiques sont maintenant
introduites dans l’environnement australien. Les plantes les plus
envahissantes encore en vente dans les jardineries incluent entre autres
: l’asparagus plumeux (Asparagus plumosus), le genet, le Pennisetum
setaceum, le gazania, le lis glorieux (Gloriosa superba), Petite
pervenche (Vinca minor). Ce rapport destine au chapitre australien de
l’organisation mondiale de protection de la nature (WWF) recommande
l’interdiction a la vente d’au moins 80 especes a partir du 1^er juillet
de cette annee.