Accueil > Liens > Actus sciences > L'ere du tag electronique est arrivee pour les FIV
En 2002, une erreur s’etait produite dans une clinique britannique
offrant un service d’assistance medicale a la procreation, et en
particulier pour la « fecondation in vitro » (FIV). Un spermatozoide
n’appartenant pas au pere de l’enfant avait ete utilise pour la FIV, et
la mere avait donne naissance a un enfant metis alors que les parents
etaient tous deux caucasiens. Suite a cette erreur, un rapport
independant commissionne par le conseiller medical en chef du
gouvernement recommandait, en juin 2004, que chaque procedure s’articule
autour d’un double temoignage, a savoir que le medecin effectuant la
procedure soit observe par un deuxieme medecin charge de rapporter toute
erreur commise. La mise en place de ces recommandations auraient pour
consequences que chaque procedure (au nombre de 25 pour chaque cycle de
FIV), deviendrait alors tres laborieuse sans pour autant eliminer
l’erreur humaine possible. Ce genre d’erreur n’est pas exclusif au
Royaume-Uni. Cependant, pour eviter que cela ne se reproduise, la "Human
Fertilisation and Embryology Authority" (HFEA), haute autorite
britannique en charge de la regulation des activites d’assistance
medicale a la procreation et a la recherche en embryologie, etudie la
possibilite de marquer le support contenant chaque embryon, ovule ou
sperme a l’aide de code barres ou de marqueurs electroniques. La
technologie permettrait qu’une alarme se mette en route lorsqu’un ovule
et un spermatoizoide non « compatibles » sont approches l’un de l’autre ou
encore lorsqu’un medecin procede a l’implantation d’un embryon chez une
femme qui n’est pas la mere. L’une des preoccupations majeures de la
HFEA provient du risque pose par l’emission d’ondes radio sur le
developpement et la sante de l’embryon a long terme. Un tel systeme,
connu sous le nom de « IVF Witness », est actuellement en cours de
developpement chez une compagnie de Falmouth, « Research Instruments ».
L’experimentation est menee sur des embryons de souris : les marqueurs
electroniques sont colles sous la boite de Petri dans laquelle est
placee l’embryon, et l’embryon incube pendant quatre jours a 37.C. Alors
que les marqueurs electroniques sont actives pendant toute la duree de
l’incubation et emettent donc des ondes radio de facon continue, les
resultats preliminaires semblent indiquer que le developpement des
embryons n’est pas affecte. Le code barre est utilise au Royaume-Uni
depuis plus de dix ans pour les transfusions sanguines, ou il a permis
de reduire les erreurs de facon spectaculaire. La compagnie "IMT
International", basee a Chester, travaille actuellement au developpement
de codes barres similaires qui seront adaptes a la FIV. La technologie
permettra de verifier l’identification et la correspondance entre le
gamete, son container, les boites de Petri, les containers de stockage,
les bracelets portes par les patientes et les dossiers medicaux de ces
patients. Des lecteurs numeriques capables de lire ces codes barre
pourraient etre inseres au sein des paillasses ou s’effectuent les FIV,
et une alarme mise en route si l’embryon ou les gametes sont
« incompatibles », c’est-a-dire n’appartiennent pas au patient. Le
directeur d’« IMT International », Tim Haywood, estime que la technologie
mise au point sera extremement sure et fiable. Les marqueurs
electroniques, connus sous le nom de RFID, sont assez similaires. Ils
peuvent etre places au fond d’une boite de Petri contenant un embryon,
sont actives par des ondes radio qui seront transmises dans des zones de
travail designees, sous forme d’un code unique. De la meme facon que les
codes barre, deux gametes incompatibles ou un embryon a implanter
n’appartenant pas a la patiente entrainerait la mise en route d’une
alarme. Selon Steve Troop, embryologiste faisant partie du comite de
conseil de la HFEA, l’utilisation de ces marqueurs electroniques est
sure car ils n’emettront que lorsqu’ils seront actives par un signal
externe, et donc sur de tres courtes durees. De plus, ils utilisent des
basses frequences a 13,5 megahertz en comparaison avec les frequences de
900 a 1900 megahertz utilisees par les telephones portables. Bien que
les experts semblent confiants, davantage d’etudes sont necessaires pour
garantir l’absence de danger pour le developpement de l’embryon et la
sante de l’individu a naitre.
Sources : Newscientist, http://www.newscientist.com, 09/05/05 ; IMT
International Ltd, http://www.cryo-imt.com/matcher.html
Redacteur : Dr Claire Mouchot