L'Italie des biotechnologies grandit

Le secteur de la biotechnologie grandit lentement en Italie, mais de
maniere constante et sans perdre d’entreprise. Les districts avec des
performances de pointe comme en Lombardie ne manquent pas, mais malgre
la cinquieme place de l’Italie sur le marche pharmaceutique mondial,
l’expansion semble etre freinee par des specificites et contradictions
nationales. L’Italie est a la quatrieme position en Europe derriere la
Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne pour l’impact des publications
scientifiques de haut niveau, mais seulement a la douzieme place en ce
qui concerne le nombre de spin-off academiques. Ce sont en substance les
conclusions de la sixieme edition de l’Italian Biotechnology Directory
qui presente un bilan actualise du secteur des biotechnologies du pays,
grace a des donnees allant jusqu’au debut de l’annee 2005. L’annuaire
des entreprises recensees, complete grace au soutien de la province de
Milan, veut un instrument pour definir les districts italiens en
biotechnologie et promouvoir les investissements nationaux et etrangers.
A l’heure actuelle, les organisations actives dans les biotechnologies
en Italie sont au nombre de 175, pour la majeure partie des entreprises
(102), mais egalement des fondations (18), des structures de service,
des parcs technologiques (9), des universites (28) et des services
legaux et d’investissement (18). La polarisation du secteur est tres
forte : 83% des entreprises sont localisees au Nord et respectivement 10
et 5% au Centre et au Sud. La region la plus active est la Lombardie,
grace a la forte densite de centres de recherche publics et prives de la
region milanaise, et avec 63% du total des entreprises, soit 9% de plus
qu’en 2003. Le marche le plus actif est celui des « med-biotech »,
c’est-a-dire les biotechnologies dans le domaine medical qui
representent 38% du secteur : la recherche a produit 21 medicaments
biotech deja experimentes sur l’homme alors que quatre autres pourraient
arriver sur le marche dans les prochaines annees sous forme
d’anti-tumoraux, antibiotiques, ou de preparations pour soigner les
pathologies neurologiques. La region Lombardie devrait connaitre en 2005
une augmentation du nombre de spin-off academiques grace a de nouveaux
reglements tournes vers la protection de la propriete intellectuelle a
l’interieur des universites, a l’envoi des premiers « seed-funds » comme
Z-Cube lance par le groupe Zambon ou aux holdings comme Genextra, mais
egalement grace aux nouvelles politiques comme le projet Metadistretti
avec lequel la region lombarde a reserve aux biotechnologies 10 des 25
millions d’euro de 2005. A cela s’ajoutent, depuis 2005, deux autres
millions d’euro prevu par la Chambre de Commerce de Milan pour
l’innovation dans les petites et moyennes entreprises. Des mesures dont
devrait beneficier l’ensemble du secteur puisque 92% des entreprises
sont des PME. Mais le role des chercheurs academiques reste tres
important : "Le nombre de brevets italiens est historiquement plus bas
que celui des autres pays -observe Claudio Semeraro, directeur de
l’incubateur Z-Cube qui vise a lancer entre 20 et 24 nouvelles
compagnies- mais parmi les chercheurs academiques, il manque egalement
des perspectives industrielles et pour cela, stabiliser des liens avec
les plus grands centres de recherche est une priorite pour les
entreprises et les incubateurs." Les experiences internationales
enseignent que, dans les biotechnologies, chaque nouveau projet a 5% de
probabilite de parvenir au developpement d’un produit, et il faut donc
penser lancer 25 nouvelles entreprises pour avoir l’assurance de voir au
moins une nouvelle molecule arriver sur le marche.