L'Italie a l'avant-garde dans les automates pour les environnements extremes

Un robot pompier capable de controler en permanence des galeries
ferroviaires ou des tunnels afin d’eviter des tragedies comme celle du
Mont-Blanc : c’est l’objectif d’un projet presente dans le cadre du
Programme national "recherche, developpement technologique, haute
formation" du MIUR. Le projet, soutenu par les chercheurs de
l’Universite Federico II de Naples en collaboration avec des industries
qui travaillent dans le secteur anti-incendie, nait d’un brevet italien
(Robogat) et vise la realisation d’un prototype automate capable
d’atteindre extremement rapidement le lieu d’intervention en evitant les
ralentissements dus aux engorgements routiers. Le robot pompier sera
dote de capteurs, qui lui permettront de voir le foyer du feu malgre la
fumee et de diriger contre lui le jet anti-incendie, mais aussi d’une
intelligence qui lui permettra de travailler de maniere autonome. Depuis
longtemps, un grand interet est porte a la recherche sur les robots
autonomes, et l’un des secteurs actuellement en grande croissance est
celui concernant la robotique d’intervention dans des environnements
hostiles, par exemple sur des sites contamines par des polluants
chimiques ou des radiations nucleaires. Bruno Siciliano, coordinateur
national de Euron, le reseau dont le but est de promouvoir la recherche,
la didactique, les collaborations entre universites et entreprises
europeennes afin de porter l’Europe aux sommets des technologies
robotiques mondiales, soutient que l’Italie peut contribuer de maniere
significative a atteindre cet objectif. Tout d’abord, grace a sa bonne
position dans la robotique humanoide avec le groupe de l’Universite de
Genes emmene par Giulio Santini, et dans la micro-robotique avec le
groupe de Paolo Dario, professeur de robotique biomedicale a l’Ecole
Superieure Sant’Anna de Pise. Ensuite, parce que la recherche, aussi
bien appliquee que fondamentale se fait dans de nombreux centres. Pour
exemple, a Genes, un pole de la robotique a vu le jour, regroupant une
cinquantaine de petites entreprises, tres reactives, meme si elles ne
produisent pas des produits a large diffusion. Enfin, parce que depuis
longtemps, l’Italie se pose comme leader dans le secteur de
l’automatique industrielle. "Ce qui nous manque -explique Paolo Dario-
c’est la capacite a fabriquer des robots complexes qui puissent etre
egalement de tres petites dimensions."