Intervention de l'Etat pour combattre l'obesite chez l'enfant

L’obesite enfantine a atteint des proportions d’epidemie en Australie
avec environ un quart des enfants presentant un exces de poids ou
obeses. Une chercheuse de l’Universite Macquarie a Sydney s’est penchee
sur la question de la responsabilite des parents et de leur liberte
individuelle par rapport a ce probleme. Elle suggere que l’obesite
enfantine n’est pas seulement une question medicale ou liee a un style
de vie mais souleve des questions philosophiques et politiques au niveau
de la responsabilite des parents et de l’Etat. Jusqu’a present, le debat
moral au sujet de l’obesite des enfants a ete freine dans une large
mesure par la conception moderne de la famille qui encourage le droit
des parents a elever leurs enfants comme ils l’entendent. L’alimentation
et l’exercice physique tombent dans cette categorie et l’Etat n’a pas
son mot a dire dans ce domaine. L’approche non interventionniste estime
que le niveau d’interference au sein des familles necessaire pour eviter
l’obesite serait tellement eleve qu’il reduirait trop la liberte des
parents, et qu’une telle atteinte a la vie privee ne peut donc pas etre
justifiee. Cependant, l’intervention de l’Etat est justifiee et acceptee
dans les cas de prejudice ou de risque de prejudice aux enfants qui
resulteraient de decisions parentales. Selon ce chercheur, puisque
l’obesite engendre des troubles de sante corporelle et psychologique,
laisser un enfant devenir obese constitue un prejudice qui justifie
l’intervention de l’Etat. La mise en application de programmes
anti-obesite par l’Etat serait donc moralement defendable dans le cas
d’ignorance ou de choix parentaux. Des programmes anti-obesite avec des
consultations regulieres entre praticiens de la sante, parents et
enfants devraient etre mis en place pour informer et pousser les parents
a modifier leur comportement. La societe accepte deja de tels
programmes, comme les campagnes d’immunisation, malgre leur empietement
sur la vie privee.