Accueil > Liens > Actus sciences > Etude du POST sur la sequestration et le stockage du dioxyde de carbone
Les objectifs gouvernementaux de reduction de 60% des emissions de dioxyde de carbone (CO2) d’ici a 2050 ainsi que l’importance des energies fossiles, identifies par le « White Paper » sur l’energie publie par le gouvernement en mars 2003 dans le but de securiser les approvisionnements en energie, incite a envisager davantage de reductions des emissions de CO2 en particulier provenant des centrales a charbon dans le cas du Royaume-Uni. La sequestration du CO2 offre une solution originale : elle consiste en la capture et le stockage du CO2 et la prevention de son relachement dans l’atmosphere. Le « Parliamentary Office of Science
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and Technology » (POST) vient de publier une note sur ce sujet discutant des techniques envisageables pour le Royaume-Uni. Techniques Il existe plusieurs facon de sequestrer le carbone, la plus ecologique etant le stockage souterrain. L’etude menee par le POST ne traite que de cette technique qui implique un stockage soit dans des gisements de petrole epuises, soit dans des nappes aquiferes salees ou encore dans des gisements a charbon non exploitables. Le transport a grande echelle doit etre effectue par pipeline (par exemple le reseau de pipelines aux Etats-Unis et au Canada). Pour que la technique de sequestration du carbone soit efficace dans la lutte contre le changement climatique
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La question de savoir si on est en réchauffement ou en changement climatique fait partie de nombre de nos séjours de recherches participatives et de sciences citoyennes :
, il faut que le stockage du CO2 puisse etre maintenu pendant plusieurs centaines d’annees jusque bien apres la fin de l’ere fossile. Le stockage dans des gisements de petrole ou de gaz epuises semble realisable mais de nouvelles etudes doivent etre conduites pour etablir la permeabilite de nappes qui ont ete perforees lors des forages. Les etudes realisees sur le stockage dans les nappes aquiferes salees montrent des resultats encourageants mais l’impermeabilite de ces nappes n’a pas encore ete demontree. « Enhanced Oil Recovery » Le rapport du POST evoque l’utilisation du « Enhanced Oil Recovery » (EOR) en mer du Nord qui consiste en l’injection de CO2 dans un champ de petrole quasi epuise : le petrole devient ainsi plus mobile et plus facile a extraire, ce qui prolonge la duree d’exploitation. Bien que du CO2 remonte en surface avec l’extraction du petrole, le gaz est recapture et reinjecte. Dans les conditions actuelles, les producteurs de petrole en mer du Nord ne considerent pas cette technique comme economiquement viable, cependant l’investissement serait utile pour les raisons suivantes : montrer l’expertise du Royaume-Uni en matiere de sequestration du carbone, offrir d’autres possibilites pour tester l’impermeabilite des nappes souterraines et sensibiliser le public. Couts En ce qui concerne le cout d’exploitation, il est difficile de faire une estimation precise puisque les couts dependent essentiellement du type de centrales ou d’industries dans lesquelles le CO2 est preleve et de la distance de transport. Il est cependant communement admis que le cout principal provient de la phase de capture. Le cout de la sequestration d’une tonne de CO2 varie entre 30 et 90 livres (entre 43 et 130 euros) sans l’utilisation de l’EOR. La sequestration de la tonne en utilisant l’EOR devrait couter entre 6 et 12 livres (entre 8 et 17 euros) si l’on considere le baril a 20 livres (environ 29 euros). Impacts Environnementaux Les impacts environnementaux sont principalement lies a l’efficacite de la permeabilite des nappes ou est emprisonne le CO2. Des etudes preliminaires encourageantes ont donne une perte de 0,03% de CO2 lors du transport et de l’injection et de 0,004% a 2,4% sur mille ans lors du stockage. Il est aussi necessaire de ne pas injecter du CO2 dans des environnements non adaptes a l’ecologie du systeme (par exemple la dissolution du CO2 dans l’eau entraine une faible acidite qui peut perturber la faune et la flore environnante). Des etudes doivent etre commanditees sur le sujet. Le POST invite le gouvernement a mettre en place un commissariat, le « UK Carbon Dioxide Capture Storage Authority », comme il en existe un pour le charbon, afin de, garantir un controle impartial du stockage des nappes souterraines. Reaction du Public La sequestration du carbone est une technique tres peu connue du public. Si le stockage souterrain du CO2 est envisage a grande echelle, une sensibilisation du public sera necessaire pour assurer son acceptation. Certaines etudes ont en particulier montre que l’utilisation de cette technique comme alternative evitant le recours au « tout nucleaire » pourrait agir comme facteur determinant pour le public. Incitations gouvernementales Notons qu’a l’heure actuelle les conditions du marche sont peu favorables a l’emergence de la sequestration du CO2 et a son utilisation avec l’EOR. Ainsi, pour que ces techniques soient utilisees, il faudrait associer une valeur ajoutee a la reduction d’emission de CO2. En particulier le systeme europeen d’echanges des quotas de gaz a effet de serre pourrait inclure des incitations portant sur la technique de sequestration. Objectifs gouvernementaux de diminution des gaz a effet de serre La sequestration du CO2 ne peut etre appliquee qu’a de grosses sources de CO2 de type grosse industrie ou centrale energetique. En 1998, plus de 20% des emissions de CO2 provenaient des vingt cinq plus grandes sources industrielles ou energetiques au Royaume-Uni. Si 85% de ces emissions etaient capturees, le Royaume-Uni diminuerait ses emissions de gaz carbonique de 17%. Certaines ONGs se sont inquietees de la fuite des fonds vers le developpement de la sequestration et donc vers le support d’energies fossiles plutot que vers celui des energies renouvelables. Cependant, si l’utilisation de cette technique fait partie d’un eventail de mesures permettant de lutter contre le changement climatique
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et comme alternative au nucleaire, ces organisations n’y mettraient pas leur veto. La sequestration et les pays en voies de developpement D’ici a 2030, les emissions de CO2 devraient augmenter de 62%, dont les deux tiers generees par les pays en voies de developpement et a forte croissance comme principalement la Chine et l’Inde avec l’utilisation du charbon et donc la construction de centrales qui seront en activite entre 40 et 60 ans. Le POST envisage ainsi la creation de nouvelles centrales concues pour capter directement le CO2. Sources : Parliamentary Office of Science
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and Technology, March 2005, Number 238 Redacteur : Eva assayag