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Deux accords recemment signes stimulent la recherche chimique italienne
grace a des projets capables d’integrer des ressources publiques et privees.
Le premier accord de collaboration est celui signe entre les presidents du
Conseil National de la Recherche (CNR) et Federchimica, Fabio Pistella et
Diana Bracco. Cet accord marque un tournant pour le CNR qui, pour la
premiere fois, coopere avec l’industrie privee : cette decision est surement
liee aux faibles investissements italiens en chimie, qu’ils soient prives ou
publics. La chimie italienne depense 800 millions d’euros par an en
recherche et developpement : un chiffre proportionnel au taux de croissance
du secteur entier qui, bien qu’il fonctionne a 13% annuel en Europe, ne
depasse pas les 1,8% en Italie. Pistella et Bracco ont souligne que pour
pouvoir affronter le marche avec les armes de l’innovation, il est
necessaire de faire front en partageant les competences et les ressources
economiques. L’accord CNR-Federchimica prevoit que les entreprises et les
laboratoires publics elaborent des strategies communes, en partageant des
objectifs (nouveaux materiaux, qualite de la production agricole,
intolerances et allergies), et en developpant ensemble des projets. Le CNR
assumera le cout de l’activite scientifique, les resultats obtenus seront
reconnus a travers diverses formes de retribution (downpayment, royalties,
lump sum) tandis que l’entreprise partenaire couvrira les frais
d’industrialisation et les risques entrepreneriaux. La premiere des douze
entreprises a s’etre lancee dans le protocole d’accord est Mapei.
Le deuxieme accord implique la region Toscane, la Scuola Superiore Sant’Anna
de Pise et le groupe BASF. « Vigneto Toscana » est aujourd’hui un projet en
plein developpement : ne de la collaboration entre BASF, ARSIA (Agence pour
le Developpement et l’Innovation Agroforestier de la Region Toscane) et
AEDIT Srl (spin-off de recherche de la Scuola Superiore Sant’Anna), il
concerne plus de 4.000 hectares de vignes geres par 141 entreprises.
En effet, en agriculture, une grande partie du travail est conditionnee par
des facteurs climatiques et implique l’utilisation de traitements. Selon
Ruggero Petacchi, responsable du laboratoire d’entomologie territoriale de
l’universite toscane, les recherches menees ont permis de construire un
reseau de monitorage (qui alimente le site http://www.agroambiente.info) ou
convergent les donnees d’interet agro-meteorologiques elaborees par l’ARSIA
et les donnees recueillies sur le terrain par des techniciens (evolution des
pathogenes, etat de la plante, conditions d’humidite, etc...). Des modeles
de simulation et de previsions sont ensuite elabores, puis traduite en
informations ou messages d’alerte via SMS et destines a l’agronome. Ainsi ce
service permet de rationaliser et d’optimiser l’utilisation de
phytomedicaments en depassant la traditionnelle logique du calendrier, mais
aussi en eliminant ou en reduisant les pertes de produits. Le logiciel, mis
au point par la spin-off AEDIT, est en train d’evoluer vers de nouvelles
applications -et ce meme dans d’autres regions italiennes- destinees a une
utilisation plus ciblee de l’agromedicament dans des cultures differentes, a
commencer par l’olive.
Sources : Il sole 24 ore - 23/06/2005