Accueil > Liens > Actus sciences > Des bacteries de la cote galicienne capables d'eliminer le petrole deverse par le Prestige
Une equipe de chercheurs espagnols du Conseil Superieur de Recherches
Scientifiques (CSIC) a decouvert qu’une population de bacteries de la cote
galicienne possedait un metabolisme capable d’eliminer de maniere biologique
le petrole deverse lors du naufrage du Prestige. Le groupe de scientifiques
a observe comment ces bacteries, presentes naturellement dans l’ecosysteme
marin des cotes galiciennes, procedaient a la biodegradation des composants
du petrole.
Une fois deverses en mer, les hydrocarbures subissent diverses
transformations, la plus importante etant la biodegradation. Bien que de
nombreux composants des hydrocarbures soient en partie naturellement
biodegradables, il reside une fraction lourde difficilement eliminable. Pour
leur etude, les chercheurs ont emis l’hypothese qu’une population de
bacteries, naturellement presente dans l’ecosysteme marin des cotes
galiciennes procedait a la biodegradation du petrole deverse par le Prestige
lors de son naufrage. Une des caracteristiques des combustibles fossiles est
leur teneur appauvrie en isotope 13C. Lors du processus de biodegradation
des hydrocarbures, le CO2 emis est lui aussi appauvri en isotope 13C. Il est
donc possible de distinguer le CO2 atmospherique dissout en mer de celui
resultant de la degradation du petrole. Pour verifier la validite de leur
hypothese, les chercheurs espagnols ont preleve des echantillons d’eau de
mer a proximite des cotes galiciennes les plus polluees afin d’en mesurer le
taux de CO2 dissout. Les resultats des analyses des echantillons preleves en
mer, ainsi que les etudes menees en laboratoire reconstituant les conditions
de la pollution, ont demontre que le CO2 etait effectivement appauvri en
isotope 13C, confirmant ainsi l’hypothese des chercheurs.
Par ailleurs, les mesures effectuees en mer montrent egalement que les
populations bacteriennes les plus importantes se situent dans les zones
cotieres qui ont ete manuellement nettoyees apres le naufrage du Prestige.
Un labeur qui s’est donc revele d’une grande utilite pour l’ecosysteme
marin. L’etude, menee par les chercheurs du CSIC, a fait l’objet d’une
publication dans la revue « Environmental Microbiology » du mois de juin.
Contacts :
- Javier Medina, departamento de Bioquimica, Biologia Celular y Molecular de
Plantas, Estacion Experimental del Zaidin, Consejo Superior de
Investigaciones Cientificas (CSIC), c/ Profesor Albareda, 1, 18008 Granada,
tel : +34 958 18 16 00 (ext. 280), fax : +34 958 12 96 00, courriel :
javier.medina eez.csic.es, http://www.eez.csic.es
Sources : Communique de presse du CSIC, 20/06/05
Redacteur : Delphine Sierra, service.scientifique sst-bcn.com